Comment l’oreiller a évolué au fil du temps ?

L’oreiller nous accompagne tout au long de la nuit, et même de notre vie. Il ne sert pas seulement à dormir la tête reposée. On peut le serrer la nuit, crier la tête enfouie dedans ou encore faire des batailles de polochons entre frères et sœurs. On peut le caler derrière le dos lorsqu’on lit, lorsque l’on travaille sur l’ordinateur. Comme il nous accompagne au quotidien, il a plutôt intérêt à être confortable. Pourtant l’histoire de l’oreiller n’a pas toujours été tel qu’on le connait de nos jours.

L’histoire de l’oreiller

Cependant, l’oreiller de nos ancêtres n’était pas ce qu’il y avait de plus confortable, c’est ce que des fouilles archéologiques ont pu démontrer.

Selon les civilisations, l’utilisation de l’oreiller – autrefois appelée chevecel en français – était différente. Dans son ouvrage ethnologie de la chambre à coucher, l’ethnologue Pascal Dibie fait la distinction entre deux civilisations.

Au sein des civilisations à coiffe (Egypte, Asie), on dort sur un appui-nuque fabriqué avec un matériau dur ( Pierre, porcelaine, Jade…). L’appui-nuque était utilisé comme un oreiller : la nuit, la tête était posée dessus; mais il permettait aussi de reposer la tête des défunts.
L’ancêtre des oreillers a même été retrouvé dans la célèbre sépulture de Touthankhamon,
L’appui-nuque avait aussi une vocation symbolique, souvent orné de figures religieuses, il avait aussi une fonction protectrice. Le dormeur était alors protégé puisqu’il était censé éloigner les démons et donc les cauchemars du dormeur.
Très important pour l’après mort, la tête des défunts était posée sur un appui-nuque permettant ainsi de passer de la vie humaine à la vie céleste.

Tandis que dans la civilisation Romaine, une civilisation à plumes, il était coutume de dormir la tête sur un oreiller fabriqué avec des matières plus douces, des plumes ou encore de la paille. Il nous rappelle aussi que c’est la civilisation Romaine qui a inventé le lit et les différents accessoires de literie.
Les femmes utilisaient l’appui-nuque car il permettait de s’allonger sans se décoiffer !

Au Moyen-âge, on dort assis avec une multitude d’oreillers car la position allongée rappelle un peu trop la mort.
Le traversin, invention Française fait aussi son apparition durant le Moyen-Age, il habille le lit des seigneurs. Appelé ainsi car il traverse le lit, il peut mesurer jusqu’à 4 mètres de long et permet de (re)poser une dizaine de nuques en même temps.
A cette époque, l’oreiller reste réservé aux plus aisés, à l’élite sociale.

L’oreiller comme aujourd’hui

A partir du XIX ème siècle, avec la révolution industrielle, l’oreiller se généralise et devient de plus en plus accessible. Il ressemble désormais aux oreillers que l’on connait. C’est la période des médecins hygiénistes qui préconisent une chambre saine et aérée; les oreillers sont mis à l’abri de la poussière et rangés dans une armoire la journée.

Aujourd’hui, les oreillers sont plus moelleux, plus confortables et plus grands. Toutes formes et compositions d’oreillers sont désormais sur le marché, à tel point, qu’il est parfois difficile de s’y retrouver.

Auparavant fabriqués à partir de matériaux naturels (Paille, coton…), les industriels se sont emparés du marché de la literie, ne se préoccupant ni de l’être humain, ni de l’environnement. Il ne sont pas recyclables, et sont issus de produits dérivés du pétrole.
Par ailleurs, en novembre 2012, un article paraît dans la revue 60 millions de consommateurs sur les substances chimiques utilisées pour la fabrication des oreillers, des couettes mais aussi des matelas. Heureusement il existe de plus en plus d’alternatives, avec désormais des oreillers plus sains. L’histoire de l’oreiller n’a pas finis de nous étonner…

Aujourd’hui, en décoration sur un canapé, placé derrière le dos lors d’une lecture ou du travail, la tendance est au coussin, à l’oreiller ou encore au traversin.